si ce soir je suis la face à vous, c'est
pour me confier, ou du moins faire semblant..
je souffre, comme tous ceux qui gardent au fond d'eux leurs désirs et leurs
peurs.
je souffre d'être seul, dans un monde sourd et hypocrite.
alors ce soir, je vais me faire du bien.
ce soir, je vais me soulager d'une partie de cette douleur.
ce sera mieux qu'un joint, mieux qu'une cigarette, mieux qu'une fille d'un soir,
mieux que chacun de ces faux plaisirs derrière lesquels je me cache.
parce que, tout les jours, je cache mon invisibilité, derrière ces choses
familières et mécaniques qui fabriquent mon existence. alors ce soir, j'en ai
assez.
j'en ai assez d'être une ombre, une ombre qui ne prend vie que lorsque les
autres décident de l'éclairer, un peu, par hasard.
je souffre d’être un homme astreint à vivre un perpétuel cycle de joies et de
tristesses.
TRISTE ... CONTENT ... TRISTE ... CONTENT... surtout CON !
mais ou vais-je ? que fais-je ?
alors je me raccroche à des choses, pour ne pas finir pendu à une corde.
tout le monde se raccroche à quelque chose, dans cette grande chute.
il y en a qui croient en dieu.. ah haha.. dieu.. ça fait longtemps que l’homme
l’a corrompu. croire en dieu... est ce que dieu croit en moi ?!
et puis il y en a qui se tuent à la tache tout leur vie, et se rendent compte
trop tard qu’ils sont vieux et gâteux.. et il y en a qui voyagent en espérant
trouver mieux ailleurs.. et il y en a qui tombent amoureux.. et il y en a qui se
marient.. et combien se suicident ? et combien deviennent fous ? peut être bien
que leur folie est plus vivable que le monde dans lequel nous sommes.
mais qui peux prétendre être heureux ? toi ? enfin...
alors ce soir je m’illumine (light) ou plutôt je m’illusionne, que demain, je ne
serais plus une ombre, et que demain, jaillira une lumière, que je saisirai et
qui m’emmènera ! VOLER ! avec ceux que j’aime...
alors même si ce demain n’existe pas, pour m’assurer que ce soir j’aurai partagé
une étincelle, une lueur ou ne serais-ce qu’un reflet, et aussi pour en finir
avec mes caprices égoïstes, de vos regards,
soufflez moi que je suis vivant.