meurtre de la poissonière

les matelots de bois naviguent face au vent.
La tornade n'effraie pas les méduses qui sucent le sang.
Leurs coupe visqueuse est pleine de bave et déborde même sur la table.
Le chef cuisinier avec son chapeau de verre crie et sert son ragoût fumant.
Les marins éteignent maintenant leurs cigares.
La nuit est tombée sur leur tête comme de la grêle.
Silence dans la petite salle secrète du capitaine.
Les matelots concernés s'en vont avec leurs petits poignards.
Réunion du meurtre de la poissonnière.
Elle sent mauvais et son nez pique comme le bec d'un flamand rose.
Ses poissons puants perdent de leur amertume une fois morts.
Et elle rit comme une soupape de train hurlante.
Dans sa chambre sur le bateau, les assassins sont prêts.
La porte numérotée grince et ne se ferme pas.
Ils entrent pendant qu'elle dort.
Elle ronfle trop fort comme une grenouille de foire.
Elle rêve à son poisson puant qu'elle fume comme une drogue abrutissante.
Son heure approche.
Un matelot de bois avec son couteau rouillé à la main crie.
Il le plante dans son front écaillé et elle explose en laissant échapper des milliers de têtards visqueux qui grouillent sur son lit puant.

Les matelots de bois sortent de la chambre et la porte grince.

La nuit continue invraisemblablement, sans un cri mais plusieurs bruissements.
Chacun rentre dans sa chambre numérotée et dort avec sa porte grinçante.

Le capitaine peut rire maintenant.
Il est soulagé.

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