murmure d'un dormeur

la nuit pèse sur les murs des immeubles.
les mangeurs sont encore éveillés.
des faibles lumières et des sons murmurés
aux fenêtres des locataires aveugles.

les souffles voguent paisiblement autour des façades,
et rien n'échappe au regard des esprits.
ils volent, naviguent et inspectent la solitude de chaque ennui,
à la recherche d'un coeur malade.

ils sont arrivés à ma fenêtre avec légèreté,
ils m'ont chuchoté des paysages,
des rêves ou je dansais avec des femmes aux doux visages.
tout semblait calme et sucré au pays de mes invités.

la nourriture sentait l'abondance et l'infini,
la chaleur de leur maison nourrissait la plénitude,
je suis resté dans ce paradis, loin de la souffrance et de la froide solitude,
j'ai quitté l'enfer, au prix de ma misérable vie.

dès que l'envoûtement sortit de son enveloppe,
quand je vis mon cadavre inerte,
les doux visages de femmes pourrirent en marmelade effrayante,
la putréfaction, la mort, l'enfer, voila le paradis de mes philanthropes.

les esprits sont des malins,
ils mentent, ils trichent et font perdre la raison.
leur discours est saisissant mais ils ne sont que le néant de l'illusion.
sous leur masque ils profitent de la faiblesse et de la faim.

ces esprits, ces malins, ces démons.
ils n'ont qu'un souhait, ils n'ont qu'un désir.
nous prendre, nous perdre, nous détruire.
n'écoutez pas leurs lamentations, laissez-les, ils se consumeront.


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